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Selon la loi bancaire suisse, toute personne qui accepte des "dépôts du public sur une base commerciale" doit obtenir une licence bancaire. C'est le cas si :
Ainsi, les entreprises fintech qui acceptent ou lèvent des fonds auprès du public, comme le financement participatif ou les ICO, peuvent être soumises à des exigences de licence bancaire. Les émissions obligataires ne sont pas considérées comme des dépôts, pas plus que les apports en capital, qui n'entraînent pas d'obligations de remboursement, les ICO sont donc possibles - sous certaines conditions - en vertu du droit suisse.1
Afin de mieux tenir compte des projets fintech suisses, le gouvernement suisse (Conseil fédéral) a modifié en 2017 l'ordonnance sur les banques et les caisses d'épargne (ordonnance sur les banques) pour y inclure des exceptions à l'obligation d'autorisation. Depuis le 1er août 2017, la détention de fonds de clients (plus de 20 investisseurs et pour une période de plus de 60 jours) ne nécessite plus d'agrément bancaire (puisqu'elle n'est plus considérée comme répondant à l'exigence de "base commerciale"), sous réserve de certaines conditions :
En ce qui concerne le point a), le seuil sera calculé sur la base du total des dépôts détenus au cours d'une période donnée.1
En outre, les fonds des comptes courants peuvent être conservés pendant 60 jours (auparavant seulement sept jours) s'ils ne portent pas intérêt. Cette disposition vise spécifiquement à permettre aux sociétés de financement participatif de détenir des actifs pendant une période plus longue sans nécessiter de licence bancaire.1
De plus, une licence spéciale a été introduite à partir du 1er janvier 2019 : les entreprises qui acceptent des dépôts du public jusqu'à concurrence de 100 millions de francs suisses (y compris à l'avenir des actifs en crypto-monnaie), mais ne paient pas d'intérêts sur ces dépôts, peuvent prétendre à une « licence bancaire facilitée », une licence qui soumet ces obligations à des règles moins strictes que celles applicables aux banques8. Cette nouvelle licence est souvent appelée « licence fintech », bien qu'elle ne soit pas limitée aux entreprises fintech.1
Même si ni une licence bancaire ni une licence de société de valeurs mobilières ne sont requises, les règles et réglementations AML peuvent s'appliquer. Les règles suisses de lutte contre le blanchiment d'argent s'appliquent aux institutions qui sont elles-mêmes considérées comme des intermédiaires financiers (telles que les banques, les valeurs mobilières, les sociétés de gestion de fonds et les compagnies d'assurance) et aux institutions engagées dans l'"intermédiation financière" (telles que les gestionnaires de fortune et les conseillers en placement, habilités). Si une entreprise FinTech est engagée dans l'intermédiation financière, elle doit adhérer à un OAR AML suisse reconnu ou être soumise à la surveillance AML directe de la FINMA, et doit se conformer aux responsabilités AML applicables (telles que l'identification du client et l'établissement du bénéficiaire effectif). Conformément à l'article 4, paragraphe 1, lettre b de l'Ordonnance LBC révisée (entrée en vigueur le 1er août 2021), il peut être suffisant pour se qualifier d'intermédiaire financier si une personne aide à transférer des monnaies virtuelles à des tiers, si cette personne entretient une relation d'affaires permanente avec un partenaire. Certaines des obligations en matière de lutte contre le blanchiment d'argent comportent des dispositions en matière de sanctions en vertu du droit pénal, et ces dispositions sont également applicables aux entreprises fintech. Dans son avis de surveillance 02/2019 du 26 août 2019, la FINMA a statué que le transfert de jetons nécessite l'identification du destinataire et de son bénéficiaire effectif sans appliquer de seuil minimum. À ce titre, la Suisse possède l'un des régimes AML les plus stricts pour les transferts de jetons.1
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